Projet 3 :                          SENESCENCE ET DEGENERESCENCE

 

« La vieille armoire en chêne se souvient-elle du temps où elle avait des feuilles ? » Paul Valéry

 

Avec la vieillesse, des difficultés pour lier et stocker des informations apparaissent : la mémoire de travail est affectée.

Tous les évènements récents comme Tchernobyl, Fukushima…apportent une dégénérescence cellulaire.

Je me suis intéressée à la progéria, maladie génétique extrêmement rare qui provoque des changements physiques qui ressemblent fort à une sénescence accélérée de ceux qui en sont atteints (vieillissement accéléré dès la première ou la deuxième année).

La sénescence ou vieillissement est un processus physiologique qui entraîne une lente dégradation des fonctions de l'organisme. Elle est en revanche irréversible et inéluctable.

D’après certains clichés photographiques, j’ai modifié certaines cellules pour représenter cette déformation, cette accumulation et ce mouvement.

Comment un élément aussi petit du corps humain peut avoir des répercussions aussi « grandes » ?

On peut assister à une augmentation ou une diminution anormale du nombre des cellules d'un tissu, d'un organe ou d'une portion d'organe.

Une cellule qui est microscopique peut avoir des répercussions visibles et non modifiables. Laissant ainsi l’être humain, victime de certaines perturbations physiques.

Cela induit une certaine différence et donc une « exclusion » envers autrui.

Cette différence souvent douloureuse, amène l’homme à vouloir se cacher, se protéger …ressembler à autre chose.

La vieillesse indique de manière évidente la mort, la disparition de l'être, est

l'échéance biologique naturelle et obligatoire de chaque être sur la terre.

Je traduirais le vêtement comme un moyen de protection telle une carapace.

C’est pourquoi j’ai choisi une cape : sa forme circulaire montre les modifications cellulaires internes, de façon externe.

Pour retranscrire les déformations de ces cellules, j’ai choisi de déformer certaines parties du vêtement. Mon vêtement permet de se camoufler tout en évoquant un phénomène de différence.

Autrement dit, au premier abord, la personne semble quelconque (vêtement noir sobre), mais cache sa maladie, ces cellules qui déforment et transforment l’homme) .

La cellule dans ces deux sens : autant par le vieillissement que la jeunesse.

La vieillesse se traduit sur l’homme par l’apparition des rides, qui sont ici retraduit par les plis cellulaires, une diminution aussi bien des cellules que de l’efficacité de l’homme ( peu d’excroissance ), une taille réduite d’ou une rétractation sur soi également.

On lève la cape pour découvrir autre chose.

Mise en abyme

Le mimétisme est une stratégie adaptative d'imitation. Cela permet par exemple à une espèce d'échapper à d'éventuels prédateurs. Les stratégies mimétiques sont de divers types, comme les espèces qui disposent de moyens d'échapper à la vision du prédateur - on parle alors de camouflage ou de mimétisme cryptique - ou comme le fait de se faire passer pour une autre espèce, par exemple en se parant des attributs d'espèces non comestibles, voire dangereuses.

Dans un contexte social, le code vestimentaire a une signification importante. Il est le plus souvent une norme sociale non-écrite, mais toutes les sociétés humaines en comportent un qui est compris et adopté par ses membres. Le code adopté peut donner une indication du rang social, de la classe à laquelle la personne appartient, de son occupation (ainsi de la blouse blanche des médecins, la robe noire des avocats ou l'uniforme scolaire pour les élèves), de sa religion, de son statut marital (le port de la bague en Occident).

Les vêtements sont visibles et porteurs de significations. Ils revêtent une dimension sémiotique : à la fois messages et porteurs de messages. Les vêtements sont souvent utilisés pour mettre en valeur celui ou celle qui les porte.

Ils peuvent également constituer un facteur d’intégration dans un groupe. C’est notamment le cas chez les adolescents, très influencés par les phénomènes de mode et les marques commerciales.

Quel est le rôle du vêtement ? Devient-il un indicateur de notre environnement, est ce qu’il révèle, trahit ou subit l’environnement pour s’en imprégner ?

En quoi le vêtement peut-il être un élément de décor ?

Les environnements répétitifs et successifs de notre quotidien créent un décor qui nous est propre. Le vêtement, uniforme d’un moment, d’un lieu, participe à ce décor.

Empreinte de notre quotidien, de nos habitudes, il permet une certaine identification de nous et renseigne sur notre personnalité.

Comment montrer que le vêtement dit « vêtement de camouflage », c’est-à-dire permettant une intégration parfaite à un milieu donné, peut s’avérer être dans un autre contexte un élément de différenciation ? Comment permet-il de se fondre ou au contraire de ressortir dans un paysage donné ?

En effet en cas de déplacement dans un environnement très différent il peut y voir marginalisation. Selon le contexte, le décor, le vêtement intervient et créé une différenciation, un déséquilibre.

En considérant ainsi le vêtement comme « vêtement-décor » et en me questionnant sur la manière dont il s’inscrit dans un paysage, j’ai choisi de retranscrire les formes, les volumes, les matières, les détails d’un environnement récurrent ; traitant ainsi des phénomènes d’impression, d’imprégnation et de fusion de ce décor avec le vêtement.

A travers cinq portraits stéréotypés (le contemplatif, l’épicurienne, le cérébral, l’hyperactif et la maniaque) je retranscris des éléments récurrents de leurs paysages quotidiens respectifs.

Par un jeu de motifs et reliefs les objets du décor s’inscrivent dans un vestiaire. Cette ré-interprétation modifie le vêtement pour trahir ou révélé le quotidien de la personne.

Révélant ainsi un paysage quotidien omniprésent, une personnalité et des habitudes de vies, ce vêtement deviendrait un élément du décor à part entière, créant un effet camouflage. Déplacé dans un autre contexte, il provoque à l’inverse la rencontre deux paysages bien distincts : on assiste alors à des incongruités, des anomalies, des interférences au sein du lieu donné.

Projet 1 BTS :

 

Identification personnelle

Le terme de territoire est une région imbriquée dans un ensemble plus vaste ; il renvoie au réel, à l’espace socialisé. On peut généraliser ce terme pour désigner un espace approprié par identification ou possession.

Le territoire est un agencement de ressources matérielles et symboliques capables de structurer les conditions pratiques de l’existence d’un individu sur sa propre identité.

L’image que nous donnons doit être confirmée par autrui. Or l’identité personnelle dite subjective englobe des notions comme la conscience de soi et la représentation de soi.

Dans notre société, l’image se base sur trois caractères : « constance, unité, et reconnaissance du même »  J.P. Codol. C’est ce qui permet d’identifier le sujet de l’extérieur ; on la nomme identité sociale.

Cette dernière se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différents groupes d’appartenance (sexe, age…)

Comment montrer que le vêtement peut être le reflet de l’âme ? Comment montrer qu’une personne possède ses propres caractéristiques, ce qui la rend unique ?

Des caractéristiques qui se veulent parfois contraire…

En sachant qu’un portrait est une œuvre picturale, sculpturale, photographique, ou littéraire qui représente une personne réelle ou fictive, d'un point de vue physique ou psychologique ; il se veut parfois caricaturale ou satirique. Il ne vise pas seulement une description physique, mais aussi une description psychique ou symbolique. . L'auteur peut choisir la portée ou le but de cette description identificatoire. C'est ainsi que l'on peut ignorer les traits physiques d'une personne ou les traits matériels d'un objet pour ne décrire que les côtés psychiques ou symboliques.

Sous sa forme la plus simple, le jeu du portrait est semblable à ce qu'il fut à ses origines; il s'appelait alors le jeu des énigmes. (...) Depuis sa naissance, le portrait a été augmenté de diverses variantes. La plus célèbre est le portrait chinois, ainsi nommé en raison de ses complications ingénieuses et surprenantes.

Après avoir réalisé un sondage auprès de plusieurs personnes anonymes, j’ai retenu un profil se déclinant de différentes manières tout en mettant en avant ses différentes caractéristiques.

Ce serait montrer l’unité dans la multiplicité…

Puisque chaque test psychologique reste très subjectif, j’en ai fait une représentation qui m’est propre.

Pour la représentation et la réalisation du vêtement, je me suis inspirée de l’expressionnisme allemand.

Cette représentation déforme et stylise la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive.

Les œuvres expressionnistes mettent souvent en scènes des symboles influencés par la psychanalyse naissante et les recherches du symbolisme : des formes très agressives, des lignes acérées…

On peut notamment citer Kirchner dans l’ Ecole de danse, de 1914 avec des formes décharnées, pointues et des couleurs acides.

Les caractéristiques de l’architecture expressionniste sont la distorsion, la fragmentation ou la manifestation d’une émotion violente.

Ce qui amène mon travail à une vision légèrement caricaturale.(en travaillant à partir d’un pseudo portrait illustrant des traits de caractère exagérés.)

La caricature est un genre littéraire de dessin humoristique qui charge certains traits de caractère souvent drôles, ridicules ou déplaisants dans la représentation d’un sujet. Autrefois, à l’époque de Léonardo Da Vinci, on appelait les caricatures "grotesques." Par extension, en littérature, il s'agit aussi d'une description qui se veut comique ou satirique par les mêmes moyens : la charge de certains des traits, pouvant aboutir à la parodie voire au simulacre (synonyme de satire).

Tout en restant dans ce fonctionnement j’ai choisi de traduire la volonté, l’entêtement et la sévérité par ces formes pointues. La personne issue du questionnaire, montre à travers elle une ambivalence et une opposition : la dureté et la féminité, la sensualité.

Lors du processus de catégorisation, les individus sélectionnent, filtrent l’immense quantité d’information qui leur provient de l’environnement et simplifient le traitement de celle-ci en ignorant certaines dissemblances et en exagérant les ressemblances entre les stimuli. Quand le processus de catégorisation s’applique aux humains, il s’agit alors de catégorisation sociale et ce processus influe systématiquement sur les impressions qui naissent en nous.
On s’interroge donc sur le statut et les stéréotypes de nos jours : une femme est souvent perçue comme faible, fragile…comme un objet de désir, de sensualité et de sexualité. En effet, la dentelle présente en lingerie se veut fonctionnelle et élégante.  Douce, soyeuse, légère ou transparente, elle est pour de nombreuses femmes et un atout de séduction. La lingerie sexy doit résoudre le paradoxe : cacher ce que l'on montre et montrer ce que l'on cache. C’est pourquoi j’ai joué sur le motif de dentelle et sur l’utilisation de blanc ; montrant la pureté.